Catherine Harel Bourdon: «Il faut s’assurer d’avoir de nouvelles écoles»


La présidente du Mouvement pour une école moderne et ouverte (MÉMO) et actuelle présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), Catherine Harel Bourdon, veut que les candidats aux élections municipales s’engagent à faciliter la construction de nouvelles écoles. Dans une lettre qu’elle signe en tant que présidente du MÉMO, Mme Harel Bourdon questionne les candidats à propos des acquisitions de terrains par la CSDM, du partage des installations communautaires et de loisir, de la rétention des familles en ville, ainsi que de l’augmentation du nombre de brigadiers scolaires. Métro lui a parlé.

Vous interpellez les candidats sur la question de l’acquisition de terrains par la CSDM; ce n’est pas la première fois. Que souhaitez-vous comme engagement?

On ne veut pas leur donner les réponses, mais on veut savoir ce qu’ils prévoient faire parce que nous n’avons pas de pouvoir en termes de terrains. Il faudrait avoir soit des réserves foncières, soit des zonages prévus pour des écoles. Ce qu’on peut faire en ce moment, c’est demander au ministère de l’Éducation des fonds pour l’achat d’un terrain, mais jusqu’ici, on n’a jamais eu de fonds pour acheter un terrain. Ce que la loi prévoit, c’est que la Ville puisse céder des terrains, mais ce n’est pas obligatoire. Ce qui se passe en ce moment, c’est que c’est beaucoup des transactions avec des échanges de terrains. Mais à un moment donné, il n’y aura plus tellement de possibilités pour les commissions scolaires d’échanger des terrains ou des bâtiments.

Vous dites d’ailleurs que le partage d’installations communautaires et de loisirs devrait être priorisé par la nouvelle administration. Pourquoi?
Ce qui devrait être prioritaire, c’est que les élèves de l’école publique puissent avoir accès à une panoplie de lieux. Il faut que ce soit un plus pour les citoyens et leurs enfants de fréquenter l’école publique montréalaise. On aimerait qu’il y ait une carte CSDM pour nos élèves qui leur permettrait d’accéder facilement aux différents équipements, par exemple, à Espace pour la vie.

Vous soulignez que la CSDM a dû reprendre des locaux qu’elle prêtait à des organismes communautaires en raison de l’augmentation du nombre d’élèves. Vous souhaitez un engagement des candidats à bâtir des centres communautaires?
Dans certains quartiers de Montréal, il n’y a aucun centre communautaire qui soit disponible. Au fil des décennies, ç’a été nos immeubles qui ont servi de centres communautaires, ce qui était correct parce qu’on était en baisse de croissance. Mais avec une augmentation du nombre des élèves, la Ville devrait s’assurer qu’il y ait des lieux pour tenir les activités dans chacun des quartiers montréalais.

«Quand on développe un quartier, on doit donner les meilleurs lieux physiques aux services communs – l’école, la garderie, le centre communautaire… – et déployer tout autour les projets résidentiels. Je pense que, dans le plan d’urbanisme, ça devrait être comme ça. Si on ne le fait pas, on se retrouve avec des projets comme Griffintown.» – Catherine Harel Bourdon, présidente de la Commission scolaire de Montréal

Vous demandez aussi aux candidats de vous aider à retenir votre personnel à Montréal?
On demande aux différents candidats de regarder ce qu’ils vont offrir aux travailleurs de la CSDM en termes d’accessibilité à la propriété sur le territoire montréalais. Quand on demande à nos employés les raisons qui font qu’ils vont résider à l’extérieur, le prix des maisons revient souvent. Il y a certaines mesures, mais c’est beaucoup réservé à des logements neufs et je ne sais pas à quel point les familles vont s’installer dans un condo. On souhaite avoir des avantages pour faciliter notre recrutement.

La Ville devrait-elle envisager la possibilité d’offrir le transport en commun gratuit aux élèves de moins de 12 ans?
Je sais que les différents partis regardent pour une tarification sociale. Tant au niveau des enfants de moins de 12 ans que des adolescents ou des personnes qui retournent aux études à l’âge adulte, la tarification unique ne tient pas compte des réalités socio-économiques des familles.

Si vous étiez élue mairesse de Montréal, quelle serait votre première action à l’égard de la CSDM?
Je ne me présente pas, mais je crois que la question de la sécurité entourant les écoles et les brigadiers est urgente. La question des terrains l’est aussi parce que sinon, dans quelques années, on va se trouver dans une situation difficile. Il faut s’assurer d’avoir de nouvelles écoles dans les différents quartiers.

Plus de brigadiers scolaires
Catherine Harel Bourdon plaide auprès des candidats pour que le Service de police de la Ville de Montréal engage davantage de brigadiers scolaires et que ceux-ci travaillent les journées pédagogiques. S’il y a environ 700 brigadiers à Montréal, leur nombre est gelé à 229 (en équivalent temps plein) depuis plus de 10 ans. «Pour ajouter un brigadier à une intersection, il faut en enlever un ailleurs, déplore Mme Harel Bourdon. Il y a une augmentation du nombre d’élèves et de déplacements d’élèves en lien avec des travaux majeurs dans certains bâtiments, alors on a davantage de besoins.»

Thérèse Dufour, qui est brigadière depuis plus de 30 ans au coin des rues Jean-Talon et Sagard, explique par exemple que, par manque d’espace dans le gymnase, elle doit faire traverser des groupes d’éducation physique d’un pavillon à l’autre de l’école Saint-Barthélémy. «Ça fait 10 ans que je demande d’allonger le temps de traverse», dit-elle.
La présidente du MÉMO craint pour la sécurité des élèves, notamment en raison de tous les travaux routiers qui ont cours actuellement.

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