Notre Histoire


Fondée en 1961, l’APPA est un des plus importants syndicats de personnel de soutien en Amérique du Nord. L’importance numérique (plus de 5 500 membres répartis dans deux commissions scolaires) lui confère d’emblée une force qu’aucun interlocuteur ne lui conteste. Mais la force du nombre ne serait pas suffisante si elle n’était soutenue par un souci constant d’être à l’écoute des besoins et des préoccupations des membres. Dans ses structures et son fonctionnement, l’APPA, plus qu’aucune autre association syndicale, traduit cette volonté issue des membres eux-mêmes.

Depuis 1961, l’APPA maintient une tradition de représentativité. C’est ainsi quand 1981 elle syndique tout le personnel des services de garde de la CÉCM. En 1988 toujours à la CÉCM, elle accrédite les personnes travaillant à la surveillance de dîner. Le 1er juillet 1998, fusion des commissions scolaires, l’APPA ajoute à ses membres de la Commission scolaire de Montréal (ex-CÉCM) ceux de la Commission scolaire English Montréal en remportant le vote d’allégeance syndicale.

L’APPA-CSN, c’est d’abord et avant tout un outil. Nous nous en servons pour défendre les membres avec rigueur et constance, dans le respect des principes d’équité et de justice. C’est ainsi que les membres souhaitent voir agir leur syndicat. C’est de cette façon que les employeurs ont appris à connaître et à respecter l’organisation syndicale que nous avons collectivement bâtie au fil des ans. Nous savons que la principale et la meilleure garantie du caractère combatif de notre organisation c’est l’implication et la vigilance de ses membres, la connaissance des mécanismes démocratiques que nous nous sommes donnés ensemble. Voilà pourquoi nous souhaitons que cet instrument puisse vous être utile, par temps calme comme par temps plus difficile.

Pour conclure, voici la petite histoire de la naissance de l’APPA, telle que racontée par son premier président M. Jean-Paul Auger, 1961 à 1963, aujourd’hui retraité.

« Jean-Robert Gauthier, conseiller technique de la CSN, et moi-même, étions assis face au président de la CÉCM, un homme sévère, intimidant et au sourire rare. Un patron aux sentiments anti-syndicaux, M. Eugène Doucet.

Après les civilités de bon ton, Jean-Robert fit l’apologie du syndicalisme avec un doigté et une finesse qui ne heurtaient pas les sentiments de M. Doucet. Malgré cela, le Président y alla d’une sortie en règle contre les syndicats qui, par des demandes exagérées contribuaient à créer des difficultés aux entreprises. Ceci dit, il apparaissait plus sage de ne pas poursuivre davantage, sauf pour souligner combien les employés appréciaient leur milieu de travail et le climat qui y régnait.

Nous avions préparé un scénario en trois points (l’expression  » plan de match  » n’existait pas à l’époque) : créer un climat de confiance ce qui était fait malgré certaines hésitations du Président; parler de la sécurité d’emploi face au changement prévisible du conseil des commissaires le 1er juillet 1961; présenter une demande d’augmentation générale de 200 $.

Il avait été établi que mon intervention devait être brève et directe. Brève, elle le fut car malgré toute l’assurance possible, je me sentais bien petit face au Président mais pas au point de laisser passer l’occasion de lui dire combien les employés pouvaient se sentir inquiets devant la possibilité de perdre leur emploi comme conséquence de l’arrivée au pouvoir de Jean Lesage en 1960. On ne voyait que la présence d’un syndicat pour que tous se sentent sécurisés.

Quant à la demande d’une augmentation générale, il fallait user de prudence. Dire que les salaires étaient trop bas alors que c’était le Président lui-même qui déterminait le salaire de chaque employé. Aussi, pouvions-nous trouver des disparités salariales pour des emplois identiques. Nous avons alors misé sur un geste d’adieux, laissant à tous un excellent souvenir. Sa première réaction fut de ne pas imposer une dépense additionnelle non prévue à la nouvelle administration. Après avoir consulté son  » cahier de notes  » de chaque employé, il nous promis d’y penser.

Nous avions réussi! Après la création d’un climat de confiance, la bénédiction du Président quant à la fondation d’un syndicat et l’espoir d’une augmentation générale de 200 $ à cette époque, que demander de plus? Après rapport fait au comité provisoire, ce fut la période intensive de signature des cartes d’adhésion. En quelques jours nous avions le nombre nécessaire d’adhérents pour déposer la requête en certification. Il a même été dit que le Président lui-même avait encouragé le personnel administratif du 5e étage à signer leur carte.

Il serait injuste de ne pas donner le crédit de la création de l’APPA à celui qui, le premier, lança l’idée d’un syndicat, M. Emmanuel Madore. Il communiqua avec la CSN, obtint l’information nécessaire et se lança dans une campagne de signatures. Au début, ce ne fut pas chose facile de composer avec les préjugés envers les syndicats. Mais avec l’appui tacite de la haute direction, la voie vers la syndicalisation nous était tracée.

C’est donc le 2 mars 1961 à l’occasion d’une réunion à l’école Saint-Émile que fut mise sur pied l’Association du personnel administratif de la CÉCM. Le premier comité exécutif était ainsi formé : Jean-Paul Auger président, Emmanuel Madore 1er vice-président, Françoise Dubois 2e vice-présidente, Alice Magnan secrétaire, Gaétan Daoust trésorier, Antonio Michelin directeur, Lucien Ménard directeur, Gabrielle Grondin directrice, Denise Provençal directrice.

Je crois que le poste de président du syndicat revenait de droit à M. Madore, lui qui avait tant fait pour convaincre les employés, mais il refusa en soulignant l’imminence de sa mise à la retraite.

En terminant, quelques mots pour expliquer le choix du nom APPA. Plusieurs membres étaient réticents à l’idée d’être identifiés comme étant des membres d’un syndicat. Pourquoi? Peut-être pour se démarquer des syndicats ouvriers? Il y avait des signataires de cartes d’adhésion qui ne voulaient rien savoir du mot  » syndicat « . Enfin, pour satisfaire à toutes les tendances, le nom Association professionnelle du personnel administratif (APPA) fut retenu. »

Merci à toutes celles et ceux qui ont contribué à forger cet outil solide qu’est devenu l’APPA, qui par l’héritage reçu, reste branchée sur les réalités quotidiennes donnant l’assurance que nos revendications seront prises en compte.