La CSDM en discussion avec un promoteur privé


Article de Maxime Bergeron de La Presse, publié le 25 mai 2016

Prise à la gorge financièrement, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) envisage pour la toute première fois de faire construire une école primaire par un promoteur privé dans le quartier Rosemont, laquelle lui serait ensuite louée en vertu d’un bail à long terme.

Selon nos informations, la présidente de la CSDM, Catherine Harel Bourdon, et d’autres dirigeants de la commission scolaire ont rencontré le président de la Société de développement Angus (SDA) il y a environ un mois. Ils ont discuté de la possibilité de construire une école primaire d’environ 400 places à l’angle de la rue Molson et de l’avenue du Mont-Royal, sur une parcelle d’un vaste terrain en friche des anciennes « shops Angus ».

« On travaille activement avec la CSDM pour installer une école primaire, parce qu’il y a une pénurie grave dans Rosemont », a confirmé hier à La Presse Christian Yaccarini, président de la SDA.

La SDA et la CSDM planchent actuellement sur « deux hypothèses », dit M. Yaccarini. Dans un premier scénario, la SDA construirait l’école et la louerait ensuite à la commission scolaire en vertu d’un bail de 40 à 50 ans. Dans l’autre, la SDA bâtirait l’école, qui serait ensuite achetée par la CSDM. L’occupation du terrain ferait l’objet d’un bail emphytéotique de 99 ans.

Alain Perron, porte-parole de la CSDM, confirme que « différentes avenues » sont à l’étude en vue de construire une nouvelle école à Rosemont, où « les besoins en matière de capacité d’accueil sont criants ». Il est cependant trop tôt pour statuer sur la solution qui sera privilégiée, a-t-il ajouté.

Le porte-parole précise qu’une telle entente de location-bail, si elle se concrétise, constituerait une première pour la CSDM. La chose ne serait toutefois pas inédite, a-t-il précisé, en citant l’exemple de certaines écoles publiques qui louent des locaux dans des quartiers densément peuplés de New York.

Au ministère de l’Éducation, à Québec, il a été impossible de savoir hier si une telle entente avait déjà été conclue ailleurs dans la province.

UNE COUR SUR LE TOIT
Si ce projet va de l’avant, la nouvelle école s’inscrira dans un nouvel écoquartier de 265 millions de dollars proposé par la SDA, appelé Technopôle Angus. L’école serait entourée d’environ 500 nouvelles habitations, ainsi que de plusieurs entreprises, commerces et places publiques.

Signe de cette grande densité, la cour d’école serait installée sur le toit de l’établissement, plutôt que sur un terrain adjacent, en vertu des scénarios qui ont été discutés à ce jour.

Christian Yaccarini tient à préciser que la formule présentement en discussion ne constitue pas un« PPP » – partenariat public-privé –, dans la mesure où son organisation ne serait pas responsable de l’entretien de l’école pendant la durée du bail. La SDA, fondée en 1995, se décrit comme une « entreprise d’économie sociale ».

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