Article de Philippe Orfali du journal Le Devoir, publié le 1er septembre 2016
L’automne pourrait s’avérer particulièrement houleux pour la présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), Catherine Harel Bourdon, s’il est à l’image de la première rencontre du conseil des commissaires de l’année tenue mercredi soir. Une réunion tantôt marquée par des accusations de muselage de la part des trois commissaires indépendants, tantôt par des allégations de mensonges, celles-là venant de parents.
Des parents représentant les quelque 700 élèves inscrits dans trois écoles à vocation particulière, qui ont perdu avec le retour en classe le droit au transport scolaire en raison des compressions budgétaires à la CSDM, estiment que cette décision administrative met en danger le bien-être de leurs enfants.
Adoptée à la fin août 2015, la mesure est entrée en vigueur un an plus tard, la CSDM n’ayant pas été en mesure de trouver les moyens de combler un manque de 300 000 $ pour assurer le transport en autobus jaune d’enfants inscrits aux écoles FACE, Atelier et Fernand-Seguin. Ceux-ci doivent se débrouiller eux-mêmes pour se rendre à l’école.
« Mes propres enfants de 8 et 10 ans ont traversé à la course le boulevard Henri-Bourassa en plein feu rouge pour ne pas manquer leur autobus de la STM ! Les autos ont dû arrêter. Il y a des brigadiers près des écoles, mais pas aux intersections importantes pour les transferts d’autobus. La sécurité des enfants doit primer tout le reste ! » a déploré un parent de l’école alternative Atelier, Jocelyn Desjardins. Son groupe avance que la CSDM ne dit pas toute la vérité quant au financement du transport scolaire.
« Nous n’avons pas caché d’information. Nous avons tout soumis aux parents », a rétorqué Mme Harel Bourdon. Contraint d’agir par les parents et les trois commissaires indépendants, le conseil a finalement accepté de produire un rapport sur la gestion du transport par la CSDM.
Vives tensions
Les accusations les plus véhémentes sont venues des commissaires Violaine Cousineau, Jean-Denis Dufort et Jean-François Gosselin, qui ont tous trois claqué la porte du parti de Mme Harel Bourdon à la fin de l’année dernière.
Ceux-ci ont proposé des mesures visant à accroître la transparence au conseil des commissaires, notamment de diffuser les rencontres sur Internet, des propositions pour la plupart rejetées par la majorité.
Ils ont aussi soutenu avoir été tenus à l’écart de décisions importantes. « Je trouve ça sincèrement méprisant en tant qu’élu scolaire de recevoir des documents séance tenante sans avoir le temps de les analyser », a indiqué M. Dufort.
Une cinquantaine d’élèves ont aussi été arrachés à l’école qu’ils fréquentaient jusque-là, une fois la rentrée survenue, en raison des efforts « d’optimisation » de l’administration, ou faute d’espace. L’an dernier, quelque 150 élèves avaient ainsi été déplacés.
Pour consulter l’article original, cliquez ici.