Des écoles intermédiaires bientôt à la CSDM?


Article de Philippe Orfali du journal Le Devoir, publié le 30 août 2016

Après y avoir renoncé plus d’une fois, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) revient à la charge avec son projet de création d’écoles intermédiaires regroupant des élèves de 5e et 6e années et de 1re et 2e secondaires, a appris Le Devoir. Mais déjà, des experts mettent en doute le bien-fondé de cette démarche.

La rentrée scolaire de lundi pourrait être la dernière de son genre à l’école primaire Jean-Baptiste-Meilleur, dans le quartier Centre-Sud. Dès septembre 2017, les élèves de ce secteur défavorisé de la métropole pourraient être appelés à côtoyer des « grands » bien plus âgés, la CSDM ayant l’intention « d’[y] implanter une école intermédiaire pour une partie des élèves du 1er cycle de l’école secondaire Pierre-Dupuy », selon des documents dont Le Devoir a obtenu copie.

Dans le quartier Ahuntsic, la CSDM propose aussi de « réfléchir à la possibilité d’utiliser » l’annexe temporaire de l’école François-de-Laval « comme école intermédiaire ; accueillant le dernier cycle du primaire [5e et 6e] et le premier cycle du secondaire [1re et 2e secondaires] », évoquant notamment sa situation financière et la croissance importante de la population scolaire de François-de-Laval comme justification. Dans le quartier, les prévisions démographiques du ministère de l’Éducation indiquent une augmentation de 619 élèves du primaire et du secondaire d’ici 2019-2020.

Transition primaire-secondaire

Derrière ce énième projet — l’idée revient fréquemment, plus récemment en 2013 et en 2014 — se trouve la volonté de la CSDM de faciliter la transition du primaire au secondaire, soutient la commissaire scolaire Stéphanie Bellenger-Heng, élue du secteur Ville-Marie « Ce passage, c’est parfois difficile. Je propose d’expérimenter cette formule qui fonctionne très bien dans d’autres provinces, dans mon quartier, avec deux écoles qui travaillent déjà énormément ensemble. » Un projet pilote pourrait être entrepris à l’automne prochain, après consultation avec les parents, les enseignants et les autres intervenants.

Les avantages de cette formule sont nombreux, soutient-elle. « Cela permettrait vraiment de dynamiser le quartier. Par la suite, on pourrait viser des quartiers où il y a d’autres problématiques de réussite scolaire, de décrochage, etc., comme Centre-Sud ou Sud-Ouest. » Elle croit que cette transition en deux temps vers le secondaire permettrait également de réduire de façon substantielle le nombre d’élèves optant pour le réseau privé.

Formule critiquée

Professeur retraité de la Faculté d’éducation de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Pierre Bélanger émet toutefois d’importants doutes par rapport au modèle d’écoles intermédiaires, pourtant répandu dans les autres provinces. « C’est vrai qu’il existe un problème de transition primaire-secondaire, mais ce n’est pas en créant des structures exceptionnelles dans certains quartiers et pas dans d’autres qu’on va régler le problème. Ce n’est pas un problème de structure, c’est un problème d’appui pédagogique aux jeunes. »

« Qu’on prenne les coûts rattachés à ça et qu’on les investisse en soutien aux élèves en difficulté », insiste-t-il.

Bien que citées en exemple par la CSDM, les écoles intermédiaires ontariennes (aussi appelées « junior high schools » ou « middle schools ») sont de moins en moins nombreuses. La plupart des écoles intermédiaires franco-ontariennes ont fermé leurs portes au début des années 2000, alors que la province abolissait la 13e année d’enseignement, et de nombreux conseils scolaires anglophones ont fait de même.

En 2012, une étude de l’institut C. D. Howe, un groupe de réflexion, révélait que les résultats des élèves ayant fréquenté des écoles intermédiaires aux tests normalisés provinciaux étaient légèrement moins élevés que la moyenne. « La diminution du taux de réussite est plus élevée chez les étudiants venant de milieux socio-économiques moins privilégiés », concluait David R. Johnson, économiste à l’Université Sir Wilfrid Laurier et auteur de l’étude, ce qui semble contredire les arguments avancés par la CSDM.

« Compte tenu de ces preuves, cela n’a pas de sens d’ouvrir de nouvelles écoles intermédiaires. En fait, les décideurs devraient s’atteler en priorité à fermer les écoles intermédiaires, particulièrement dans les communautés dont la population étudiante baisse », écrivait-il alors.

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Ingrat mais gratifiant, le quotidien d’une concierge d’école


Publié par Philippe Orfali du journal Le Devoir le 24 août 2016

Tandis que les sacs à dos se garnissent peu à peu en vue de la rentrée scolaire, Le Devoir vous transporte dans la réalité d’élèves, de parents et d’enseignants, et de ceux qui les entourent. Troisième histoire de cette série qui raconte le début de l’année à la fin de l’été.

Les tableaux d’un noir immaculé à l’aube de la nouvelle année scolaire, c’est elle. Les planchers minutieusement polis, elle aussi. Le nettoyage du dégât d’eau survenu pendant l’été ? Encore elle. L’explosion de sauce tomate causée par fiston et disparue à temps pour la fin de la récréation ? Re-elle. Bienvenue dans l’univers de Maryse Lévesque, concierge depuis dix ans à l’école primaire Saint-Gabriel-Lalemant.

Un univers où, tous les jours, il faut faire plus avec moins. Mais Maryse Lévesque ne changerait pas de vie pour rien au monde, même si, d’ici quelques jours, le devoir l’appellera dans une autre école. « Voilà plusieurs années, dans une école comme la mienne, il pouvait y avoir un concierge et un aide-concierge présents tous les jours à l’école, en plus de trois le soir. Je suis rendue seule le jour, et je suis chanceuse parce que j’ai un aide-concierge cinq soirs par semaine. Dans beaucoup d’écoles, ils ont un soir, peut-être deux », raconte le petit bout de femme dans son bureau du sous-sol de l’école du quartier Villeray. « Ce n’est pas une école, c’est mon école », prendra-t-elle le soin de préciser.

Elle s’est déjà occupée de l’entretien dans une entreprise privée, mais le besoin de contact humain l’a poussée vers le milieu scolaire. « Un édifice du centre-ville, c’est redondant : c’est bureau-poubelle, bureau-poubelle. Une école… Tu as beau être concierge, si un enfant me dit qu’il n’a pas mangé le matin, je lui donne une collation. S’il a de la misère avec le zipper de son suit de skidoo, je vais lui arranger. Ce n’est pas seulement du ménage, il faut aimer les enfants pour faire mon travail. Et moi, j’aime ça. »

Oui, le métier de concierge dans une école peut parfois être ingrat, reconnaît-elle. Mais Mme Lévesque se considère malgré tout choyée. « Dans le fond, l’école a plus besoin de nous que l’inverse. Si tu n’es pas là pour nettoyer, ils sont mal pris ! Mais une job comme ça, tu ne peux pas faire ça juste pour la paye. »

Le déficit d’entretien cumulé des écoles de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) s’élevait l’an dernier à près de 1,1 milliard de dollars, près de 80 % des établissements obtenant un « E », c’est-à-dire la pire note possible en matière de vétusté d’édifices publics. Ces 165 établissements, vieux de 67 ans en moyenne, ne sont pas les seuls à présenter des « défis » pour l’équipe d’entretien. Trente-quatre écoles reçoivent un « D », tandis que seulement dix écoles obtiennent une note variant de A à C sur l’échelle du gouvernement provincial, dans le parc immobilier de la plus importante commission scolaire du Québec. Pour résumer, pas moins de 95 % des quelque 200 écoles de la CSDM sont dans un état jugé insatisfaisant.

En janvier, ce dernier a annoncé à la CSDM qu’elle toucherait environ 18 % d’une enveloppe de 500 millions de dollars qui doit être consacrée à la réfection des établissements scolaires québécois. D’autres sommes pourraient être débloquées dans un prochain budget, avait-il aussi laissé entendre.

Depuis, l’école Saint-Gabriel-Lalemant a bénéficié de quelques ajustements. Les élèves de l’école auront une belle surprise à la rentrée, la semaine prochaine. En plus de travaux de rénovation et de décontamination des sols, l’école a également reçu une toute nouvelle cour de récréation, juste à temps pour la rentrée scolaire, se réjouit Mme Lévesque. « Ils vont tellement aimer ça ! »

Mme Maryse, elle, aura pris le chemin d’une école de Montréal-Nord, plus petite et, surtout, moins exigeante l’hiver, « St-Gab » ayant pas moins de 11 entrées et rampes d’accès à déneiger. « Je leur ai déjà dit que j’allais amener des collations aux jeunes qui n’ont pas de déjeuner. Moi, je suis tout le temps mêlée dans les affaires de l’école, ça ne changera pas », dit-elle d’un ton espiègle.

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Les écoles de Montréal s’agrandissent de 79 millions de dollars


Article publié sur le site de Radio-Canada le 22 août 2016

Le ministre de l’Éducation du Québec, Sébastien Proulx, était à Montréal lundi pour annoncer des investissements de 51 millions de dollars dans la Commission scolaire de Montréal (CSDM) et de 28 millions dans la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys en vue d’agrandir des écoles qui débordent.

« On commence à préparer la rentrée qui aura lieu dans une semaine. Les classes encore vides seront bien remplies. Avec 73 élèves de plus, l’école Saint-Isaac-Jogues sera occupée à 125 % », explique la directrice de cet établissement, Nancy Riendeau.

Cette école est l’un des cinq établissements de la CSDM qui bénéficiera des nouvelles sommes consacrées à des travaux d’agrandissement et de rénovation. Il y en aura deux autres dans Rosemont, une dans Cartierville et une autre dans Saint-Michel, a déclaré le ministre Proulx.

Le manque d’espace touche maintenant 14 des 17 quartiers de la CSDM.

Les territoires touchés pourraient aussi bientôt avoir plus d’élèves au niveau secondaire. « C’est d’être capable d’avoir un temps de réaction qui est convenable. Si on prévoit des changements démographiques, être capable de voir venir. Si on prévoit des changements, avoir un plan », a expliqué le ministre.

Saint-Isaac-Jogues empiétera sur la cour de l’école pour ajouter six nouvelles classes et une salle d’activité physique. Ce devrait être fait d’ici deux ans. Cet agrandissement s’ajoutera à une quarantaine d’autres déjà réalisés ou en cours de réalisation dans les écoles primaires de la CSDM depuis 2011.

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Si l’école était importante


Publié par Patrick Lagacé dans La Presse + le 25 juin 2016

On sait que l’école est malmenée. On sait que le budget consacré à l’éducation a été charcuté depuis des années, par les gouvernements péquistes et (surtout) libéraux. On sait que cette approche comptable, depuis des décennies, plombe l’école. On sait que les réinvestissements ne comblent pas le gouffre.

On sait que les commissions scolaires et le gouvernement sont bien souvent engagés dans un bras de fer qui ne profite pas aux élèves. On sait que le gouvernement aimerait que la gestion d’une classe soit aussi simple que de faire tomber les blocs à la bonne place dans une partie de Tetris.

On sait que les services aux élèves en difficulté sont l’objet d’un rétrécissement délétère, dont les effets débordent dans les classes « régulières », bousillant la motivation de la plus dévouée des enseignantes.

On sait que les syndicats sont parfois un frein à l’innovation et au bon sens, en protégeant les plus nuls et en sacralisant certains acquis. On sait que la performance pédagogique est toujours vue, dans cette province, à travers le prisme des relations de travail, ce qui est parfaitement contre-productif.

On sait tout ça.

Mais aujourd’hui, alors que l’année scolaire 2015-2016 vient de prendre fin, je veux dire merci aux enseignants qui se donnent à fond, malgré tout. Qui décorent leurs classes en pigeant dans leurs poches. Qui consacrent un samedi matin à remplir un rapport exigé par la neuropsychologue du petit Thomas, passage obligé pour des séances d’orthopédagogie. Qui organisent le voyage de fin d’année en France. Qui consacrent quelques récréations à travailler avec Annabelle pour qu’elle comprenne enfin les divisions.

Merci de composer avec les parents parfois imbéciles, qui croient que votre rôle de prof est aussi d’élever leurs enfants, en plus de les instruire. Merci de contribuer à transformer en petits Québécois des enfants qui débarquent du bout du monde. Merci de répondre avec grâce aux courriels des parents exigeants.

Merci pour tout ça. Et profitez bien de ces semaines de congé pour recharger vos piles : la relation prof-élève est LE facteur le plus important dans la réussite d’un élève, nous avons donc besoin de vous pimpants et reposées.

***

Ces remerciements aux profs et aux autres artisans des écoles, ils viennent du fond de mon cœur de parentet de Québécois.

Comme parent : mon fils a quitté ces jours-ci une école formidable, l’école Saint-Joseph, dans le Plateau. Je sais l’importance d’une équipe-école dévouée, compétente, attentive. Je sais la différence que cela peut faire dans la vie d’un élève. Je sais que des équipes-écoles semblables, il y en a partout.

Comme Québécois : nous sommes sortis d’une pauvreté collective en nous donnant un véritable système scolaire public, en faisant de l’éducation un phare de la Révolution tranquille.

Si nous voulons être un peuple instruit, un peuple où le ti-cul d’Hochelaga-Maisonneuve a autant de chances de réussir qu’un ti-cul de Lorraine, ça passera par une revalorisation de l’école publique, par une école publique dont la qualité n’est ni aléatoire ni tributaire du code postal, comme c’est trop souvent le cas.

Quand j’écris sur l’école, il se trouve chaque fois un lecteur pour me rappeler, avec une pointe plus ou moins grande de fiel, que j’ai fait le choix d’envoyer mon fils à l’école privée. J’ai raconté les circonstances de cette décision en chronique (voir ci-dessous) il y a quelques années, une décision familiale qui a dû être prise rapidement. C’est une décision que je n’ai jamais regrettée.

Mes chroniques sur l’éducation sont motivées par une colère, celle de voir l’école publique négligée, justement. Comme parent, je suis en colère d’avoir eu à payer de ma poche pour un service que je paie déjà avec mes impôts. Comme Québécois, je suis atterré de voir que l’école publique est négligée et que cela pousse des milliers de parents à voter avec leurs pieds en choisissant la solution de rechange la plus simple : le privé. En cela, l’école est le reflet d’une tendance qui transcende l’école, tendance à laquelle le Québécois s’est habitué : aller au privé pour obtenir un service indisponible au public.

Je vous ai souvent parlé des services professionnels, ces orthopédagogues, orthophonistes, psychologues, etc., qui soutiennent l’enseignant de la classe « régulière », mais qui ont fait l’objet de coupes sauvages depuis 20 ans. Résultat : les profs doivent gérer cinq, six, sept élèves en difficulté, ce qui monopolise leur temps et dépasse leurs compétences. Mais ils aident ainsi l’État à gagner son match de Tetris comptable.

Personnellement, si mon enfant a par exemple besoin de services professionnels, je sors mon chéquier et je paie. Ce qui me met profondément en furie, ce n’est pas de payer pour ça. J’estime que mon job de parent est de m’arranger par tous les moyens pour que mon fils ait accès à ces services s’il en a besoin, et si cela implique de payer, eh bien, je paie…

Non, ce qui me fait prononcer beaucoup, beaucoup de mots d’église, c’est quand je pense à la question suivante : les enfants qui n’ont pas accès à ces services professionnels dans leur école publique et dont les parents n’ont pas les moyens de payer pour ces services, ils font quoi ?

Cette question me bouleverse et me fâche. Elle incarne une certaine tolérance aux inégalités dans la société. Parce que la réponse est claire : ces enfants-là, ils sèchent.

Collectivement, c’est aussi fou que si nous avions décidé de ne pas développer l’hydroélectricité parce que construire des barrages coûte trop cher. Ces enfants laissés dans la brume, ce sont des ressources dont nous nous privons. Nous les mettons sur une voie rapide vers le futur réservoir de cheap labor du Québec de demain.

L’école de mon fils était exceptionnelle à tous points de vue : ce type d’école devrait être la norme, même dans le public, pas l’exception.

Oh, comment ? Ça coûterait cher ? En janvier, l’économiste des HEC Robert Gagné plaidait pour des investissements massifs en éducation (voir ci-dessous), dont la maternelle 4 ans. Interrogé sur ce que tout cela coûterait, il a répondu ceci : « On s’en fout. Ça coûtera ce que ça coûtera. » Traduction : l’école, ce n’est pas une dépense. C’est un investissement.

Et la qualité d’une école ne devrait dépendre ni de son code postal ni de la capacité de payer des parents. L’État, qui tolère très bien des écoles insalubres, avalise cette mauvaise loterie dont nos enfants sont les grands perdants.

***

Il faut dire que le nivellement par le bas est fort, dans le système, au-delà des individus exceptionnels qui œuvrent auprès de nos enfants. Il ne vient pas que de l’État. Un exemple, juste un : j’ai autrefois fouillé pour La Presse une histoire qui touchait une école publique, une école « internationale », comme on dit. Des parents se plaignaient d’une situation anormale impliquant une prof.

Dans une discussion à bâtons rompus avec un dirigeant syndical à propos de cette affaire, celui-ci a alors ironisé sur les exigences des parents de cette école. Je le cite : « Ils s’attendent à un service digne d’une école privée… »

Un jour, j’espère que ce ne sera pas un problème que des parents exigent de leur école publique un excellent service, « un service digne d’une école privée ». Si l’école était importante au Québec, une excellente école serait la norme, pas un coup de chance.

***

C’est le temps des vacances, chantait Pierre Lalonde, mort au moment où commençait ladite saison des vacances. Retour aux humeurs habituelles quelque part dans le mois d’août, chers lecteurs. Attention aux coups de soleil et aux pitbulls.

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La Ville de Montréal alloue un budget annuel de 5 M$ à sa nouvelle Politique de l’enfant


Publié sur le site internet de la Ville de Montréal le 16 juin 2016

MONTRÉAL, le 16 juin 2016 /CNW Telbec/ – Le maire de Montréal, M. Denis Coderre, a dévoilé ce matin à l’hôtel de ville les principes directeurs et les axes d’intervention de la Politique de l’enfant de la Ville de Montréal intitulée Naître, grandir, s’épanouir à Montréal : de l’enfance à l’adolescence. Cette nouvelle politique est dotée d’un budget annuel de 5 millions $.

L’annonce s’est déroulée en présence de Mme Monique Vallée, responsable du développement social et communautaire ainsi que de l’itinérance au comité exécutif de la Ville de Montréal, de M. Dimitrios Jim Beis, responsable de l’approvisionnement, des sports et loisirs ainsi que des communautés d’origines diverses au comité exécutif de la Ville de Montréal, et de Mme Érika Duchesne, conseillère de ville pour le district du Vieux-Rosemont et responsable de la Politique de l’enfant. Le maire et les élus étaient entourés de partenaires qui joueront un rôle-clé dans la mise en application de la nouvelle politique, soit le Dr Gilles Julien, de la Fondation du Dr Julien, M. Daniel Germain, président-fondateur du Club des petits déjeuners, et de M. Tommy Kulczyk, vice-président exécutif adjoint de Jeunesse au Soleil.

« La Ville s’engage, avec l’appui de partenaires actifs du milieu de la jeunesse, à offrir un environnement où tous les enfants, de 0 à 17 ans, peuvent s’épanouir à leur plein potentiel. Cet engagement prend la forme d’une nouvelle politique visant à créer un véritable mouvement en faveur de l’enfance. Nos enfants sont l’avenir de notre ville et il est de notre devoir de s’assurer que ces derniers aient toutes les chances pour devenir des citoyens à l’esprit ouvert, autonomes, soucieux des autres et d’eux-mêmes, et, en retour, qu’ils reçoivent le respect, l’écoute et le soutien de leur communauté », a déclaré le maire Denis Coderre.

« En dotant notre nouvelle politique de l’enfant d’un budget annuel de 5 millions $, notre administration souhaite élargir son offre de services pour rendre le milieu de vie des enfants toujours plus accueillant et accessible tout en améliorant leur sécurité, leur environnement et l’accès à la culture et aux loisirs », a précisé Mme Monique Vallée.

Le « réflexe enfant »
La Politique de l’enfant de la Ville de Montréal vise à développer le « réflexe enfant » parmi la population montréalaise en amenant les acteurs municipaux et leurs partenaires à intensifier leurs actions, en concertation, et à adapter ses actions aux multiples réalités des enfants de 0 à 17 ans de la métropole, qu’ils soient sur le point de naître, tout-petits, d’âge scolaire ou adolescents. Elle inclut des principes directeurs en lien étroit avec les priorités de l’administration municipale telles que l’inclusion sociale, la lutte contre la pauvreté et le développement durable. Ses axes d’intervention couvrent tant la culture, les sports et les loisirs que l’alimentation et la persévérance scolaire.

Ce « réflexe enfant » sera également mis à profit dans la planification des infrastructures et l’aménagement du territoire de la Ville de Montréal, notamment dans l’aménagement de ruelles vertes et blanches sécuritaires, la mise à niveau des installations communautaires, sportives et culturelles, et l’apaisement de la circulation sur les parcours écoliers. Les enfants de 0 à 17 ans seront la priorité!

Les premières mesures, qui seront déployées à l’automne 2016 dans les quartiers Hochelaga-Maisonneuve, Cloverdale, Verdun,Saint-Michel, Montréal-Nord, Saint-Pierre, Parc-Extension, Côte-des-Neiges et la Petite Bourgogne, viseront la persévérance scolaire, l’alimentation saine et l’accès à des activités sportives, de loisirs et culturelles.

« Pour que nos enfants grandissent dans un milieu stimulant et s’épanouissent pleinement, il faut pour cela déployer de nombreuses stratégies d’intervention provenant aussi bien de la Ville de Montréal et diverses organisations partenaires que de la population montréalaise. Au cours des prochains mois, notre administration fera connaître son plan d’action en lien avec la Politique de l’enfant et les ententes établies avec nos partenaires pour faire de notre politique un succès durable », a conclu Mme Érika Duchesne.

Partenaires municipaux
La Société de transport de Montréal (STM) s’engage à soutenir la Ville de Montréal dans la mise en œuvre de sa politique de l’enfant. « Consciente que la capacité à se déplacer peut constituer un frein au développement des jeunes, la STM est fière de s’associer à la Politique de l’enfant. La société offre déjà la gratuité aux enfants de 5 ans et moins en tout temps, ainsi qu’aux enfants de 6 à 11 ans les fins de semaine et lors des congés scolaires. Un tarif réduit de 40% est également offert aux jeunes de 6 à 17 ans. La STM ira encore plus loin dans le cadre de cette politique en offrant des titres de transport à certaines écoles, camps de jour et organismes œuvrant auprès des jeunes. À terme, près de 1,2 million de déplacements seront facilités par cette initiative. Des déplacements qui permettront aux jeunes montréalais de s’épanouir en accédant à différentes activités parascolaires, sportives ou encore, culturelles », a souligné M. Philippe Schnobb, président du conseil d’administration de la STM.

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Compressions: Martin Coiteux ne regrette rien


Article publié par Jocelyne Richer sur le site internet du journal Le Devoir le 20 juin 2016

Martin Coiteux ne regrette rien. Si c’était à refaire, l’ex-président du Conseil du trésor procéderait de la même façon, en imposant d’importantes compressions à l’État, pour éliminer rapidement le déficit du Québec.

Malgré l’avalanche de critiques ces deux dernières années et malgré la baisse de popularité du gouvernement, l’actuel ministre des Affaires municipales et de la Sécurité publique réaffirme qu’il devait agir avec vigueur pour redresser les finances publiques du Québec et réduire la taille de l’État. Alors que le gouvernement est à mi-chemin de son mandat, le ministre Coiteux a accepté de dresser le bilan de sa contribution et de son implication en politique.

« La chose à faire »

Le gouvernement n’est-il pas allé trop vite et trop loin, quand on pense au prix que certains ont dû payer, en matière de réduction de services ? « Non, je ne pense pas », a affirmé le ministre au cours d’un long entretien avec La Presse canadienne. Après coup, avec le recul, il demeure convaincu que « c’était la chose à faire ».« La vérité, c’est que nos finances publiques allaient déraper », soutient-il, pour justifier l’approche controversée privilégiée par le gouvernement déterminé à atteindre l’équilibre budgétaire en 2016.

Avec une dette beaucoup trop élevée, des milliards de dollars de déficits, une population vieillissante, « il ne fallait pas attendre pour redresser la barre », assure cet économiste, ancien professeur à HEC Montréal, qui refuse toujours de parler « d’austérité » pour qualifier sa démarche.

Loin de s’amender, il salue le « courage » du gouvernement, qui a su voir « un peu plus loin », en faisant le nécessaire pour financer les services publics à plus long terme.

Le ministre refuse de commenter l’impact de ses décisions budgétaires sur les services directs à la population, relayé dans les médias quotidiennement, particulièrement en santé, en éducation et dans les services de garde. Du bout des lèvres, il préfère parler « d’adaptations » rendues nécessaires.

On aurait tort de croire que son départ du Trésor, en janvier dernier, marque la fin du processus enclenché sous son règne en vue de réduire la taille de l’État. Même si ses successeurs au Trésor, Sam Hamad, puis Carlos Leitão, ont été depuis six mois discrets sur la question et que le rapport de la commission Robillard sur la révision permanente des programmes n’alimente pas les conversations, M. Coiteux affirme que le processus va se poursuivre.

« Il faut que ça s’installe dans les processus de l’ensemble des ministères », et si les résultats ne sont pas au rendez-vous, cela pourra entraîner « dans certains cas l’abolition » de programmes. Il s’est dit convaincu que son successeur au Trésor, Carlos Leitão, et lui sont « au diapason » à ce chapitre.

Deuxième mandat ?

Entré en politique en 2014 pour combattre le projet de charte des valeurs et l’approche péquiste sur la question identitaire, Martin Coiteux ne prépare pas sa sortie. Tout indique qu’il sera de nouveau candidat en 2018. « Si vous me demandiez aujourd’hui : est-ce que j’ai l’intention d’en faire un deuxième [mandat], je vous répondrais oui », dit-il sans hésiter. À 54 ans, il prétend n’avoir aucune idée de ce qu’il fera après la politique.

Il hausse les épaules quand on lui demande comment il réagit devant tous ceux qui le traitent d’« insensible » au malheur des gens qui subissent le contrecoup de ses décisions. Les réinvestissements en santé et en éducation « dès que possible » sont une priorité à ses yeux, plaide-t-il. « C’est une grande incompréhension de ce qui m’anime, dit-il. Les gens qui me connaissent un peu plus intimement qu’à travers des slogans et des caricatures de journaux savent à quel point je tiens à ces questions-là. »

Surprise

Candidat-vedette du « trio économique » de l’équipe libérale en 2014, M. Coiteux a été surpris par la demande du premier ministre, en janvier, de s’occuper des Affaires municipales et de la Sécurité publique. « En toute franchise, ça ne faisait pas partie des choses que j’avais imaginées » comme plan de carrière, convient ce politicien d’un naturel cartésien, rompu aux colonnes de chiffres et aux théories économiques.

Du jour au lendemain, il a dû apprendre à gérer deux gros ministères et à traiter des dossiers délicats comme les jeunes fugueuses des centres jeunesse et les plaintes de harcèlement sexuel de femmes autochtones contre des policiers de la Sûreté du Québec.

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Écoles sales en mal de concierges


Article publié par Sara Champagne et Ivanoh Demers dans La Presse + le 16 juin 2016

La plupart des écoles sont vieilles et sales sur le territoire de la Commission scolaire de Montréal (CSDM). Les concierges ont beau passer la journée à frotter, ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Il y a de la poussière partout. Les concierges sont de moins en moins nombreux à cause des compressions budgétaires, et la tâche ne cesse de s’alourdir, avec des élèves de plus en plus nombreux. Incursion dans deux écoles.

Avant, il y avait un concierge et demi pour nettoyer les milliers de recoins d’Espace-Jeunesse, une école de bout de ligne, qui se consacre aux jeunes souffrant de psychopathologies. Mais le couperet est tombé. « J’avais le choix de conserver mon éducatrice en loisirs ou l’aide-concierge de soir. On privilégie les services directs à l’élève à la CSDM. J’ai donc choisi à contrecœur de me départir de mon aide-concierge. Mais ça n’a pas d’allure avec tout le ménage et l’entretien nécessaires », se désole Céline Desrochers, directrice de l’école, en nous ouvrant ses portes.

Benoit Forest commence ses journées à Espace-Jeunesse quand les élèves quittent l’école. Mais son poste a été supprimé. Il sera muté. L’une de ses tâches majeures se déroule dans les toilettes. Il montre le plancher de celles situées au dernier étage du vieux bâtiment de la rue Saint-Hubert ; il y a une forte odeur d’urine. « On a un jeune qui n’arrête pas d’uriner sur les murs et sur le sol depuis le début de l’année, explique-t-il. J’ai tout fait pour essayer de sauver le plancher, mais il est fini. Il est en train de pourrir. » Il n’y a pas que le plancher. L’évier aussi fait peur, constate-t-on.

15 aides-concierges/soir

25 postes à l’entretien (réparations diverses, électricité, plomberie, etc.)

Il y a beaucoup de souris dans cette école, affirme M. Forest. Les exterminateurs installent des trappes collantes, mais ce n’est pas très efficace. La vermine est tenace. « Les trappes, c’est une mort lente pour les souris, c’est atroce », ajoute le concierge. Pour des raisons de sécurité, les poisons sont interdits. Mais M. Forest se permet d’en placer dans les endroits qui ne sont pas fréquentés par les élèves. L’école a aussi ceci de particulier que les élèves mangent obligatoirement dans leur classe à cause des problèmes de comportement. Chaque jour, il y a des restes de nourriture à balayer, du jus renversé, des déchets.

Coût de l’entretien ménager à la CSDM : 22 millions, soit à peine 2,1 % du budget global atteignant plus de 1 milliard.

L’école Face, consacrée aux beaux-arts, a déjà été montrée du doigt par le vérificateur général du Québec, en 2012, pour son haut niveau de malpropreté. La CSDM a donc déployé à Face, et dans 48 autres établissements, ce qu’elle appelle « un rehaussement de l’entretien ménager ». Une firme externe a été embauchée pour analyser la situation, recommander des produits, du matériel de nettoyage. Les concierges sont aujourd’hui soumis à une grille, les tâches sont minutées et il y a une méthodologie à respecter. Une sorte de méthode Lean, comme dans le milieu de la santé. « Par exemple, quand on entre dans une pièce, il faut procéder de gauche à droite », explique Rogel Tremblay, concierge de l’école, loin d’être convaincu par l’approche.

Il y a cinq étages dans le bâtiment historique de Face, quatre cages d’escalier doubles comptant 133 marches chacune, et pas moins de 10 salles de toilettes ; 5 pour les garçons, 5 pour les filles. L’école primaire et secondaire est énorme, et a seulement cinq concierges de soir et deux de jour pour faire tout le tour, de même que le déneigement en hiver. Malgré sa demande, la direction n’a pas obtenu de ressources humaines supplémentaires. À la place, on a acheté de nouveaux chariots. On a imposé des bacs à déchets. Mais l’équipe ne les utilise pas, explique le concierge. « Regardez, les sacs d’ordures n’ont pas la bonne taille pour le bac. On a regardé, il n’y a aucun sac qui fait sur ce modèle de poubelle », s’indigne Rogel Tremblay.

Depuis la mi-mai, il n’y a plus d’eau potable dans les fontaines de l’école Face. Elles sont condamnées. L’eau était de couleur jaune, trop de plomb, ce qui représente un risque pour les élèves de 6 ans et moins. La direction régionale de la santé publique a recommandé de distribuer des bouteilles d’eau aux élèves et au personnel jusqu’à ce que des travaux majeurs de plomberie soient exécutés. « À 1400 élèves, ça fait beaucoup de bouteilles d’eau. Ici, c’est le festival de la bouteille », fait remarquer le concierge, qui passe son temps à les ramasser sur le plancher, sur les bords de fenêtre, partout. D’ailleurs, la cour d’école était jonchée de bouchons bleus provenant des bouteilles de plastique en fin de journée.

Le concierge a fait le calcul grâce à son podomètre : il franchit entre 20 000 et 30 000 pas dans une journée de travail normale. Bientôt, les élèves seront en vacances. Ce sera l’heure du grand ménage en collaboration avec l’équipe d’ouvriers. La firme externe a imposé des chiffons réutilisables, mais l’école n’a pas encore branché une laveuse et un sèche-linge. Comme dans les autres écoles, il y a des réparations à faire dans les toilettes. L’aération au plafond ne fonctionne pas, l’odeur est infecte en fin de journée. En prévision des examens du Ministère, le concierge vient de recevoir la consigne de monter une soixantaine de pupitres aux étages. Il n’y a pas d’ascenseur à Face. Le travail se fera avec de « l’huile de bras », explique M. Tremblay.

Capsule ; À l’école Espace-Jeunesse, rue Saint-Hubert, il y a eu un rebondissement lors du passage de La Presse. La directrice, Céline Desrochers, a reçu un appel du siège social de la CSDM. Elle aura de l’argent pour un aide-concierge surnuméraire, de soir. « Un drôle de hasard », dit-elle.

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La CSDM écarte une commissaire du conseil exécutif


Article publié par Marie-Michèle Sioui dans Le Devoir le 10 juin 2016

Quelques jours après avoir quitté le mouvement de la présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), Catherine Harel Bourdon, voilà que la commissaire Violaine Cousineau se trouve écartée de son poste au sein du conseil exécutif.

La nouvelle est arrivée par la poste, jeudi : en lisant les documents qu’elle a reçus à l’approche du prochain conseil des commissaires, le 15 juin, Violaine Cousineau a constaté la présence d’une proposition visant à révoquer son mandat à titre de membre du conseil exécutif.

« Eh bien ! Je viens de recevoir par la poste ma récompense pour m’être opposée aux compressions en éducation », a réagi Mme Cousineau sur sa page Facebook.

Vendredi dernier, elle a quitté le parti de Catherine Harel Bourdon avec les commissaires Jean-Denis Dufort et Jean-François Gosselin. « Dans la dynamique actuelle et compte tenu des enjeux majeurs qui se dessinent en éducation, il y a nécessité de récupérer une liberté de parole qui est difficilement compatible avec la pratique de la ligne de parti », ont écrit les commissaires, pour justifier leur départ du Mouvement pour une école moderne et ouverte (MÉMO).

« Ça fait 15 ans qu’il y a une équipe unique [à la CSDM]. Il y a des habitudes de fonctionnement à l’intérieur d’un caucus qui arrive a des positions consensuelles », a avancé Mme Cousineau quand on lui a demandé ce qui justifiait, à son avis, la proposition voulant qu’on mette fin à son mandat.

La dissension exprimée par Mme Cousineau, M. Dufort et M. Gosselin, au moment des votes sur les plans d’effectifs des directions d’établissement et de l’effectif global de la CSDM, en avril et mai, aurait vraisemblablement isolé les commissaires. Ceux-ci ont donc choisi de devenir indépendants et de quitter le MÉMO, qui a raflé les 12 postes de commissaires aux dernières élections scolaires.

Selon l’ordre du jour que Le Devoir a consulté, la candidature de Diane Beaudet, du MÉMO, sera proposée afin qu’elle termine le mandat de Violaine Cousineau au conseil exécutif. Appelée à réagir, la conseillère stratégique de Catherine Harel Bourdon, Christine Mitton, a répondu qu’elle ne pouvait pas commenter les documents qui seront au conseil exécutif.

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Écoles primaires en PPP : une catastrophe annoncée


Article publié sur le site de la FEESP le 27 mai 2016

Montréal, le 26 mai 2016 – L’ensemble des employé-es de soutien de la Commission scolaire de Montréal, affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), demandent aux élu-es de la CSDM de refuser toute forme d’ingérence du privé dans la construction et la gestion des écoles publiques de Montréal.

Un texte paru dans La Presse cette semaine faisait état de discussions entre la CSDM et le promoteur Christian Yaccarini pour la construction d’une école primaire dans le quartier Rosemont. Citant M. Yaccarini, le journaliste évoquait la possibilité que, à la suite de la construction de l’école par le promoteur, la CSDM s’engage à louer le bâtiment sur une période de 40 ou 50 ans. « Ce que nous avons lu cette semaine soulève beaucoup de questions. Qui assurera l’entretien de ces bâtiments qui seront loués par la CSDM ? Est-ce qu’on souhaite vraiment laisser l’entretien de nos écoles à des propriétaires privés ? » demande Gilbert Ducharme, président par intérim de l’Association des concierges des écoles du district de Montréal (ACEDM).

Avec de nombreuses expériences catastrophiques dans les dernières années, la démonstration n’est plus à faire quant à l’échec des PPP. L’explosion des coûts et les dépassements de délais des chantiers du CHUM et du CUSM en sont les exemples les plus frappants. « Nous avons déjà, à l’intérieur de nos établissements, une infiltration sournoise du privé par la sous-traitance et ce que nous constatons, c’est que ça coûte plus cher et que le travail est donné au plus bas soumissionnaire, qui souvent néglige la qualité du travail. Nous devons absolument maintenir l’expertise dans le réseau public », affirme Rémi Desrosiers, président du Syndicat national des employées et employés de la Commission scolaire de Montréal (SNEE).

« La présidente de la CSDM, Mme Harel-Bourdon, dit défendre l’investissement public en éducation. D’ailleurs, pas plus tard que le 21 mars dernier, dans une entrevue à La Presse, elle disait vouloir passer par le budget fédéral des infrastructures pour obtenir du financement. Nous lui demandons aujourd’hui de ne pas céder à l’appel dangereux du partenariat public-privé, car des exemples récents de ce type d’alliance prouvent hors de tout doute que le public en sort toujours perdant. Nous sommes d’avis qu’il y a d’autres solutions, plus porteuses pour l’avenir des écoles montréalaises », affirme à son tour Michel Picard, président de l’Association professionnelle du personnel administratif (APPA).

Ces discussions en vue d’un premier PPP entre la CSDM et un promoteur privé surviennent après des années de compressions en éducation. « Nous sommes en plein dans la logique de l’austérité néolibérale du gouvernement de Philippe Couillard : affamer les institutions publiques pour permettre au privé de se positionner comme la seule alternative et ainsi favoriser le désengagement de l’État dans ses missions fondamentales. La CSDM ne doit pas tomber dans le piège », conclut Denis Marcoux, président de la FEESP-CSN.

À propos

L’Association professionnelle du personnel administratif (APPA-CSN), l’Association des concierges des écoles du district de Montréal (ACEDM-CSN) et le Syndicat national des employées et des employés de la Commission scolaire de Montréal (SNEE-CSN) représentent près de 7000 travailleuses et travailleurs pour les catégories d’emplois administratifs, techniques, paratechniques, d’adaptation scolaire, des services de garde, de même que les concierges ainsi que toutes les personnes salariées des services d’entretien de la CSDM. Ces syndicats sont affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN).

Pour renseignements :
Katerine Desgroseilliers
Conseillère aux communications – CSN
514 265-4250

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La CSDM en discussion avec un promoteur privé


Article de Maxime Bergeron de La Presse, publié le 25 mai 2016

Prise à la gorge financièrement, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) envisage pour la toute première fois de faire construire une école primaire par un promoteur privé dans le quartier Rosemont, laquelle lui serait ensuite louée en vertu d’un bail à long terme.

Selon nos informations, la présidente de la CSDM, Catherine Harel Bourdon, et d’autres dirigeants de la commission scolaire ont rencontré le président de la Société de développement Angus (SDA) il y a environ un mois. Ils ont discuté de la possibilité de construire une école primaire d’environ 400 places à l’angle de la rue Molson et de l’avenue du Mont-Royal, sur une parcelle d’un vaste terrain en friche des anciennes « shops Angus ».

« On travaille activement avec la CSDM pour installer une école primaire, parce qu’il y a une pénurie grave dans Rosemont », a confirmé hier à La Presse Christian Yaccarini, président de la SDA.

La SDA et la CSDM planchent actuellement sur « deux hypothèses », dit M. Yaccarini. Dans un premier scénario, la SDA construirait l’école et la louerait ensuite à la commission scolaire en vertu d’un bail de 40 à 50 ans. Dans l’autre, la SDA bâtirait l’école, qui serait ensuite achetée par la CSDM. L’occupation du terrain ferait l’objet d’un bail emphytéotique de 99 ans.

Alain Perron, porte-parole de la CSDM, confirme que « différentes avenues » sont à l’étude en vue de construire une nouvelle école à Rosemont, où « les besoins en matière de capacité d’accueil sont criants ». Il est cependant trop tôt pour statuer sur la solution qui sera privilégiée, a-t-il ajouté.

Le porte-parole précise qu’une telle entente de location-bail, si elle se concrétise, constituerait une première pour la CSDM. La chose ne serait toutefois pas inédite, a-t-il précisé, en citant l’exemple de certaines écoles publiques qui louent des locaux dans des quartiers densément peuplés de New York.

Au ministère de l’Éducation, à Québec, il a été impossible de savoir hier si une telle entente avait déjà été conclue ailleurs dans la province.

UNE COUR SUR LE TOIT
Si ce projet va de l’avant, la nouvelle école s’inscrira dans un nouvel écoquartier de 265 millions de dollars proposé par la SDA, appelé Technopôle Angus. L’école serait entourée d’environ 500 nouvelles habitations, ainsi que de plusieurs entreprises, commerces et places publiques.

Signe de cette grande densité, la cour d’école serait installée sur le toit de l’établissement, plutôt que sur un terrain adjacent, en vertu des scénarios qui ont été discutés à ce jour.

Christian Yaccarini tient à préciser que la formule présentement en discussion ne constitue pas un« PPP » – partenariat public-privé –, dans la mesure où son organisation ne serait pas responsable de l’entretien de l’école pendant la durée du bail. La SDA, fondée en 1995, se décrit comme une « entreprise d’économie sociale ».

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