(QUÉBEC) Deux nouvelles écoles primaires verront le jour au centre-ville de Montréal, une demande de longue date de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), a appris La Presse. Québec donne son feu vert à des projets de construction comme on n’en a pas vu depuis belle lurette au coeur de la métropole.
Le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, en fera l’annonce aujourd’hui aux côtés de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et de la présidente de la CSDM, Catherine Harel Bourdon.
L’une des écoles sera construite sur le site de l’ancienne maison mère des Soeurs grises. L’Université Concordia, qui avait acheté le complexe de la congrégation religieuse en 2004 pour y aménager un nouveau pavillon, vend une portion de terrain inoccupée à la CSDM. Québec finance l’opération.
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50 millions
Facture totale du projet d’école sur le site de l’ancienne maison mère des Soeurs grises
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L’autre école primaire sera aménagée à l’ancienne Académie Bourget, rue de la Montagne. Le projet est dans les cartons depuis quelque temps déjà. L’immeuble appartient d’ailleurs à la CSDM. Il est vacant et nécessite des rénovations majeures. Mais comme il s’agit d’un bâtiment patrimonial, bien des embûches se sont présentées pour l’obtention d’un permis. Le dossier est finalement ficelé, selon une source sûre. Le coût du projet s’élève à 21 millions de dollars.
Les deux nouvelles écoles compteront plus de 20 classes chacune.
MANQUE DE TERRAINS
La CSDM se plaint d’un manque d’espace depuis des années. L’automne dernier, elle a soumis au gouvernement trois projets de construction d’écoles primaires au centre-ville. Le projet de l’ancienne Académie Bourget en faisait partie, mais pas celui sur le terrain de Concordia. C’est une affaire qui s’est conclue récemment.
Le deuxième projet soumis par la CSDM visait une construction sur un terrain du Grand Séminaire que les sulpiciens acceptent de louer. Pour le troisième, la commission scolaire avait dans sa ligne de mire le site de l’ancien Hôpital de Montréal pour enfants, acquis par Devimco en 2015. Cette dernière option a été écartée, car le promoteur exigerait un loyer trop élevé.
À Québec, hier, Sébastien Proulx a détaillé ses investissements en matière d’infrastructures scolaires pour la prochaine année. Quelque 965 millions seront consacrés à la rénovation des écoles, contre 740 millions l’an dernier. Et 608 millions serviront à agrandir ou construire en tout 50 écoles primaires et secondaires – c’était 553 millions l’an dernier.
Ces investissements permettront la réalisation de travaux durant l’été 2019 principalement.
DES ÉCOLES EN MAUVAIS ÉTAT
Pour la CSDM, l’enveloppe concernant la rénovation d’écoles existantes atteint 140 millions de dollars, alors qu’elle s’élevait à 190 millions l’an dernier. « Il y a une chose qu’il faut prendre en compte : la CSDM a énormément de projets autorisés qui ne sont pas réalisés » pour le moment pour toutes sortes de raisons, a fait valoir M. Proulx pour justifier cette diminution.
Le ministre a devancé cette annonce d’investissements qui se fait d’habitude à l’automne. Ce n’est pas pour des raisons politiques, alors que les élections générales auront lieu le 1eroctobre, s’est-il défendu. Il a expliqué que l’objectif était de permettre aux commissions scolaires de connaître plus rapidement la valeur de leur enveloppe et de préparer leurs projets plus tôt. Le Ministère fera toujours l’annonce au printemps désormais, a-t-il ajouté.
Une école sur deux est en mauvais ou très mauvais état, ce qui pousse le gouvernement à investir davantage pour les réparer.
Nouveau centre administratif: la CSDM se passe d’une grille d’analyse
La Commission scolaire de Montréal (CSDM) ne se sert d’aucune grille d’analyse pour évaluer les différentes propositions de location de bureaux afin de loger son personnel administratif, a appris La Presse. L’enjeu est considérable : un contrat de location de 20 ans d’une valeur d’environ 100 millions.
La commission scolaire n’est pas obligée par la loi de se servir d’une grille de calcul, mais deux élus et un courtier d’expérience peinent à comprendre comment la CSDM peut se passer d’un tel outil.
La CSDM cherche à déménager ses 760 employés administratifs parce que les bureaux actuels au 3737, rue Sherbrooke Est, sont insalubres. Elle a fait un appel d’avis d’intérêt en décembre dernier. Des propriétaires ont soumis des propositions.
Le 23 mai dernier, le conseil des commissaires a adopté à 13 voix contre 3 une résolution donnant le mandat à l’administration de signer une lettre d’intention avec un propriétaire pour la conclusion d’une convention d’usufruit pour des bureaux d’un terme de 20 ans à compter du printemps 2019.
La résolution précise que la superficie louée fait encore l’objet de négociations. Dans l’avis d’appel d’intérêt, la CSDM cherchait 185 000 pi2 (17 200 m2). L’usufruit s’apparente à un contrat de location à la différence que l’entretien et les travaux sont à la charge du locataire.
Le propriétaire de l’immeuble n’a pas été identifié dans la résolution. Le dossier du déménagement du centre administratif est confidentiel.
GRILLE INEXISTANTE
Cette semaine, La Presse a demandé à la CSDM si elle pouvait rendre public le nombre de soumissionnaires qui avaient répondu à l’appel d’avis d’intérêt, de même que la grille d’analyse servant à l’évaluation des propositions. On nous a répondu qu’une telle grille n’existait pas.
« Je vous rappelle qu’il ne s’agit pas d’un appel d’offres, mais d’un appel d’avis d’intérêt, il n’y a pas de soumission ni de grille d’analyse. Dans un appel d’intérêt, les propriétaires nous joignent et nous manifestent leur intérêt à nous louer leurs espaces », écrit dans un courriel Alain Perron, responsable des relations de presse à la CSDM.
Par la loi, la CSDM n’a pas l’obligation de procéder par appel d’offres.
Toutefois, une grille d’analyse a une réelle utilité pour déterminer l’offre qui répond le mieux aux besoins de l’occupant, avance Christian Guay, courtier d’expérience et président de l’agence Nationale Immobilière, à qui La Presse a demandé d’expliquer son importance dans une démarche de recherche de locaux.
« Oui, ça te prend une grille d’analyse avec pointage pour t’aider à déterminer la meilleure proposition qui n’est pas nécessairement celle qui a le prix le plus bas. »
– Christian Guay, courtier d’expérience
Commissaire scolaire indépendant, Jean-François Gosselin a voté contre la résolution du mercredi 23 mai. Il ne peut pas justifier publiquement pourquoi il s’oppose à la résolution sans briser la confidentialité exigée par la CSDM. M. Gosselin se sent brimé dans son rôle d’élu. C’est pour cette raison que les deux autres commissaires indépendants et lui ont demandé à la Vérificatrice générale du Québec d’intervenir à la CSDM le 9 mai dernier.
« C’est très préoccupant qu’il n’y ait pas de grille d’analyse, dans l’optique qu’il s’agit d’un contrat qui engage la commission scolaire pour 20 ans et un contrat d’une valeur d’une centaine de millions de dollars », a-t-il dit, quand La Presse l’a invité à commenter.
« Une grille d’analyse, a-t-il poursuivi, aurait permis de rassurer le public sur la pertinence de la dépense qu’on s’apprête à faire. Comme il n’y a pas de grille d’analyse qui a été utilisée, on prête flanc à la critique, car on fait intervenir l’arbitraire. »
La Presse a par la suite demandé l’avis à un élu d’un autre ordre de gouvernement s’il était pratique courante d’utiliser une grille d’analyse quand vient le temps d’évaluer et de comparer entre elles les propositions soumises par les répondants à un avis lancé par un corps public.
« À ma connaissance, on utilise toujours une grille d’analyse avec système de pointage quand vient le temps d’étudier les propositions. »
– Hadrien Parizeau, conseiller de la ville du district Saint-Sulpice, dans Ahuntsic-Cartierville, et conseiller associé au comité exécutif de la Ville de Montréal
M. Parizeau s’intéresse au centre administratif parce qu’au moins un propriétaire de la rue Chabanel a offert ses locaux à la CSDM.
« Je suis surpris que vous me disiez qu’il n’y a pas de grille d’analyse, enchaîne-t-il. Tu bases ta réflexion sur quoi ? Un moment donné, quand tu analyses deux dossiers, il faut les analyser à partir de critères objectifs. »
Sur la question de la confidentialité, M. Parizeau comprend que des dossiers soient traités de façon confidentielle par les élus quand il y a, par exemple, négociation financière. « Toutefois, si la confidentialité empêche l’élu de justifier son vote, c’est un peu particulier. Il faut quand même que les élus puissent s’exprimer publiquement sur le dossier. »
COMINAR TOUJOURS DANS LA COURSE
Le propriétaire Cominar est toujours au plus fort de la course pour accueillir le centre administratif de la Commission scolaire de Montréal.
Cominar propose de loger le personnel administratif de la CSDM au 5100, rue Sherbrooke Est.
« Nous avons répondu à l’appel d’avis d’intérêt », a dit Sylvain Cossette, dans un point de presse qui a suivi sa conférence devant le Cercle finance et placement du Québec, le jeudi 24 mai, le lendemain du vote de la résolution de la CSDM. « On aimerait beaucoup accueillir la CSDM chez nous. On est là en tout temps pour répondre à leurs questions. C’est un dossier qui suit les processus internes de la CSDM. Ils sont en réflexion. Comme probablement les autres propriétaires, j’ai hâte de savoir qui elle va choisir. »
Cominar était le propriétaire avec lequel la CSDM négociait un bail de 20 ans en 2017 après avoir sollicité le marché pour une location de 2 à 6 ans. L’opposition caquiste à Québec avait dénoncé publiquement cette façon d’agir. En réaction, la commission scolaire avait décidé de lancer un second appel d’avis d’intérêt en décembre, cette fois, pour une location à long terme.
Rénovation et construction d’écoles: Québec investit 2,3 milliards
Le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, a annoncé jeudi des investissements de 2,3 milliards pour la rénovation, l’agrandissement et la construction d’écoles en 2018-2019.
Les commissions scolaires sont donc invitées dès maintenant à présenter leurs demandes de projets au ministère, a affirmé l’élu lors de son passage à l’école anglophone St-Vincent de la commission scolaire Central-Quebec.
Celle-ci touchera 12,35 millions cette année, une somme qui lui permettra de relocaliser l’école St-Vincent sur la rive sud de Québec, et de lancer l’étude sur le projet de construction d’une école secondaire régionale à Québec. Le bâtiment «ultra-moderne» regroupera les écoles secondaires Saint-Patrick et Quebec High School.
Le ministre dit s’attaquer au problème de vétusté des écoles québécoises, en admettant toutefois ne pas avoir le véritable portrait de la situation.
«Nous sommes à terminer avec les commissions scolaires ces travaux d’évaluation pour uniformiser les méthodes de calcul», a-t-il dit.
Éliminer les écoles vétustes au Québec prendra «10, 11 ou 12 ans», selon le ministre, qui assure peser sur l’accélérateur et y engager des sommes «sans précédent».
En janvier, le gouvernement Couillard avait indiqué qu’une somme de 740 millions serait investie cet été afin de rénover et de remettre en état plusieurs centaines d’écoles du Québec.
Les sommes annoncées jeudi s’ajoutent au montant de 740 millions, a précisé le ministre.
Les commissions scolaires qui obtiendront les sommes les plus importantes sont la Commission scolaire de Montréal, avec 140,8 millions, la Commission scolaire de Laval, avec 65,4 millions, et la Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles, avec 43,7 millions.
Par ailleurs, M. Proulx a déclaré qu’une plateforme d’expertise en architecture scolaire, Schola.ca, est maintenant à la disposition des commissions scolaires.
La plateforme Schola est le fruit d’un partenariat avec l’Université Laval et vise à éclairer les commissions scolaires sur la meilleure manière de concevoir un projet de rénovation ou de construction d’école.
«Certains vont dire: « Nous, on aimerait avoir des classes extérieures », j’ai entendu ça tout à l’heure, ben il y a une recherche autour de ça. (…) Certains vont vouloir plus de lumière, moins de lumière, ou voudront des aménagements différents», a illustré le ministre, qui compte également faire le point, la semaine prochaine, sur le projet de Lab-École mettant en vedette Pierre Thibault, Pierre Lavoie et Ricardo Larrivée.
De son côté, le Parti québécois (PQ) a jugé insatisfaisante l’annonce de M. Proulx, jeudi. La porte-parole du PQ en matière d’éducation, Carole Poirier, a commenté sur Twitter: «Après 15 ans de gouv libéral, des annonces d’$$$ pour nos écoles vétustes. Aucun plan global pour toutes nos écoles (rénovation, construction, agrandissement). Encore de #improvisationliberale.»
Laval: 22 classes spécialisées de moins à la rentrée
Confrontée à une augmentation constante du nombre d’élèves, la Commission scolaire de Laval (CSDL) fermera 22 classes spécialisées à la rentrée prochaine. Une mesure qui s’explique par un manque d’espace et qui aura pour conséquence d’augmenter le nombre d’enfants par classe.
« Ce sont des élèves vulnérables, qui ont de grands besoins », s’inquiète André Arsenault, responsable du dossier Élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) et membre du conseil d’administration du Syndicat de l’enseignement de la région de Laval. « Les enseignants auront moins de temps pour chacun. Cela va affecter la réussite des élèves. »
Enseignant en adaptation scolaire depuis 21 ans, M. Arsenault a eu pendant 10 ans une classe TSA. « Dans un groupe, quand on ajoute un élève, on affecte tous les autres de la classe. Ce sont des élèves anxieux, qui peuvent transmettre leur inquiétude aux autres membres du groupe. Il faut donc un suivi très personnalisé », dit-il.
« On aura du mal à les amener au maximum de leur potentiel. »
– André Arsenault, responsable du dossier Élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage
De son côté, la CSDL se veut rassurante. « Cette décision ne met pas en péril la réussite de nos jeunes », dit sa présidente, Louise Lortie.
PLUS D’ÉLÈVES, MOINS DE CLASSES
À la CSDL, il y a actuellement 141 classes spécialisées en trouble du spectre de l’autisme (TSA), soutien langagier et soutien émotif. La décision d’en fermer 22 a été prise même si le nombre d’élèves au primaire et au secondaire passera de 1183 à 1248 dans ces classes, soit une hausse de 65 élèves.
En effet, l’augmentation réelle du nombre de jeunes au primaire et au secondaire a dépassé les prévisions du ministère de l’Éducation.
Faute d’espace, la quasi-totalité des écoles primaires a sacrifié des bibliothèques, des locaux de musique et d’arts pour accueillir un nombre grandissant d’élèves. Dans certaines écoles, la CSDL doit même installer des unités modulaires (roulottes) pour scolariser les élèves, en attendant de nouvelles constructions.
Mais ces efforts ne sont pas suffisants, et la CSDL a dû faire des compromis. Ainsi, les classes spécialisées fermées seront occupées par d’autres classes « classiques ».
Conséquence de ces fermetures : il y aura, en moyenne, un élève de plus par classe au primaire et deux élèves de plus par groupe au secondaire dans ces classes spécialisées. Alors, pour soutenir les établissements et les enseignants dans ce changement, 1287 heures hebdomadaires supplémentaires seront attribuées à des techniciens d’éducation spécialisée (TES) en 2018-2019 dans les classes maintenues. Cela correspond à l’équivalent de 46 TES à temps plein. Ce soutien s’ajoute aux TES déjà en poste dans l’ensemble des écoles qui accueillent des classes TSA pour prodiguer soutien langagier et soutien émotif.
« ON COUPE SUR L’ENSEIGNEMENT »
Pour Julie Ricard, présidente du Comité consultatif des services aux élèves handicapés et aux élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (CCSEHDAA) de la CSDL, l’allocation de nouvelles heures aux TES est une bonne mesure, quoi qu’insuffisante.
« Les TES n’ont pas le même rôle que l’enseignant. En fermant des classes, on coupe sur l’enseignement. »
– Julie Ricard, présidente du CCSEHDAA
« On est pris au piège par des décisions passées », fustige Julie Ricard. Alors que le nombre d’élèves est en constante évolution à Laval depuis des années, elle regrette le manque d’anticipation. « Des écoles ont été fermées. Il aurait fallu planifier l’évolution des infrastructures à long terme avec la Ville. Et même si des écoles vont être construites, cela va prendre du temps. »
6800 ÉLÈVES DE PLUS D’ICI 2032
Ces dernières années, la CSDL dit avoir « augmenté sa capacité d’accueil par l’acquisition de bâtiments pouvant être revitalisés, l’agrandissement et le réaménagement d’écoles et de locaux polyvalents, le déménagement d’écoles, etc. ». D’autres projets de construction et d’agrandissement sont en cours. Une nouvelle école devrait, entre autres, bientôt ouvrir dans le secteur de Vimont-Auteuil, et les travaux d’une nouvelle école primaire au parc de Cluny, dans le secteur Laval-des-Rapides, devraient débuter d’ici quelques semaines.
Selon les prévisions du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur datant de mars 2018, la CSDL devra accueillir 6800 élèves additionnels dans ses écoles primaires et secondaires d’ici 2032. « Pour imager l’ampleur de cette croissance, il faudrait construire l’équivalent de 11 nouvelles écoles primaires afin de répondre aux besoins de tous ces nouveaux élèves », dit Louise Lortie.
10 000
Au cours des cinq dernières années, ce sont plus de 10 000 élèves additionnels que la CSDL a accueillis dans ses établissements, tant au primaire et au secondaire qu’au secteur des adultes et de la formation professionnelle.
La CSDM ferme des classes spécialisées pour enfants ayant de graves difficultés d’apprentissage
Six classes spécialisées pour des élèves ayant les plus grandes difficultés doivent fermer leurs portes à la fin de l’année scolaire. Ces 90 enfants, qui ont un retard d’au moins deux ans sur le programme, seront intégrés dans des classes ordinaires de la Commission scolaire de Montréal (CSDM).
Selon ce qu’a appris Le Devoir, la plus grande commission scolaire du Québec estime que ces élèves ayant des « difficultés graves d’apprentissage » (DGA) seront mieux servis dans des écoles ordinaires — avec le soutien d’orthopédagogues — que dans des classes spécialisées.
Le syndicat des enseignants de la CSDM dénonce cette décision qui viendra alourdir la tâche des professeurs dans les classes ordinaires. L’explosion du nombre d’élèves en difficulté dans les classes ordinaires nuit à la fois aux élèves et aux enseignants, estime le syndicat.
Ces six classes DGA (cinq au primaire et une au secondaire) sont abolies parce que la demande baisse pour ce type de service spécialisé, explique au Devoir Catherine Harel Bourdon, présidente de la CSDM. À l’inverse, la demande augmente pour des services aux élèves ayant un trouble de langage ou d’autisme. La commission scolaire prévoit ainsi de créer 19 classes spécialisées pour répondre aux besoins de ces élèves handicapés.
Les élèves sont envoyés dans des classes spécialisées par un comité formé des parents de l’enfant, de membres du personnel de l’école et d’un conseiller pédagogique en adaptation scolaire. Et ces comités ont tendance à recommander l’intégration en classe ordinaire des élèves ayant de graves difficultés, indique Mme Harel Bourdon.
« L’inclusion, dans certains cas, ça fonctionne super bien. On constate que les équipes-écoles travaillent beaucoup mieux dans le soutien de ces enfants-là en classe ordinaire avec des orthopédagogues en classe. C’est au-delà de nos espérances », dit la présidente de la CSDM.
Comme l’a rapporté jeudi Le Devoir, le modèle québécois d’inclusion fait l’envie de pays comme la France, qui cherchent à favoriser la scolarisation des enfants handicapés dans les écoles ordinaires. « Vous me faites rêver, là ! » a déclaré la secrétaire d’État française chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, en visitant une école du quartier Centre-Sud de Montréal.
Les professeurs crient déjà à l’aide. Ils sont épuisés. Quand on leur demande pourquoi, la première raison qu’ils nous donnent, c’est l’intégration d’élèves en difficulté dans les classes ordinaires sans les services de soutien.
« L’intégration à tout prix »
En fermant ces classes pour élèves en grandes difficultés, la CSDM pratique « l’intégration à tout prix », sans tenir compte des besoins des enfants, déplore l’Alliance des professeures et des professeurs de Montréal.
Ça coûte cher, une classe DGA, car il y a moins d’élèves que dans une classe ordinaire, rappelle Catherine Renaud, présidente de l’Alliance. « On a l’impression que la fermeture de ces classes est d’abord une mesure administrative et budgétaire et que l’élève doit s’adapter. Ça devrait être l’inverse, le système scolaire doit s’adapter aux besoins de l’élève », dit-elle.
La représentante des enseignants est convaincue que la demande reste forte pour les classes spécialisées. Les enfants qui fréquentent une classe DGA ont au moins deux ans de retard sur le programme du ministère. L’intégration de ces 90 élèves provenant de six classes spécialisées viendra alourdir le climat dans les classes ordinaires, fait valoir le syndicat.
« Les professeurs crient déjà à l’aide. Ils sont épuisés. Quand on leur demande pourquoi, la première raison qu’ils nous donnent c’est l’intégration d’élèves en difficulté dans les classes ordinaires sans les services de soutien », dit Catherine Renaud.
Jusqu’à la moitié des élèves des classes ordinaires ont des difficultés d’apprentissage, rappelle-t-elle. Les enseignants de ces classes sont débordés. Ils n’ont le temps de s’occuper ni des élèves ayant des besoins particuliers ni des élèves plus doués.
Les enseignants ont pourtant obtenu du renfort avec les réinvestissements du gouvernement en éducation, souligne Catherine Harel Bourdon. La CSDM a reçu des fonds pour embaucher 70 techniciens en éducation spécialisée, 11 orthophonistes, 7 préposés aux élèves handicapés et 6 ergothérapeutes. Deux postes et demi de techniciens en travail social et un poste et demi de conseiller pédagogique ont aussi été créés.
Nouvelles classes spécialisées
« Contrairement à ce que dit le syndicat, on n’est vraiment pas dans une dynamique de fermeture de classes », dit la présidente de la CSDM. L’ouverture prévue de 19 nouvelles classes spécialisées l’an prochain — pour les élèves ayant des difficultés de langage ou un trouble du spectre de l’autisme — confirme l’engagement de la commission scolaire.
Malgré la fermeture de six classes pour les élèves ayant de graves difficultés d’apprentissage, il restera 40 de ces classes spécialisées à la CSDM — 32 au primaire et 8 au secondaire.
Les classes DGA qui seront abolies sont offertes dans le Centre-Sud (école primaire Jean-Baptiste-Meilleur), dans Rosemont-La Petite-Patrie (deux classes à l’école primaire La Petite Patrie), dans Hochelaga (école primaire Sainte-Jeanne-d’Arc), dans le Sud-Ouest (école primaire Victor-Rousselot) et dans le Plateau-Mont-Royal (école secondaire Jeanne-Mance).
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Catherine Harel Bourdon: «Il faut s’assurer d’avoir de nouvelles écoles»
La présidente du Mouvement pour une école moderne et ouverte (MÉMO) et actuelle présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), Catherine Harel Bourdon, veut que les candidats aux élections municipales s’engagent à faciliter la construction de nouvelles écoles. Dans une lettre qu’elle signe en tant que présidente du MÉMO, Mme Harel Bourdon questionne les candidats à propos des acquisitions de terrains par la CSDM, du partage des installations communautaires et de loisir, de la rétention des familles en ville, ainsi que de l’augmentation du nombre de brigadiers scolaires. Métro lui a parlé.
Vous interpellez les candidats sur la question de l’acquisition de terrains par la CSDM; ce n’est pas la première fois. Que souhaitez-vous comme engagement?
On ne veut pas leur donner les réponses, mais on veut savoir ce qu’ils prévoient faire parce que nous n’avons pas de pouvoir en termes de terrains. Il faudrait avoir soit des réserves foncières, soit des zonages prévus pour des écoles. Ce qu’on peut faire en ce moment, c’est demander au ministère de l’Éducation des fonds pour l’achat d’un terrain, mais jusqu’ici, on n’a jamais eu de fonds pour acheter un terrain. Ce que la loi prévoit, c’est que la Ville puisse céder des terrains, mais ce n’est pas obligatoire. Ce qui se passe en ce moment, c’est que c’est beaucoup des transactions avec des échanges de terrains. Mais à un moment donné, il n’y aura plus tellement de possibilités pour les commissions scolaires d’échanger des terrains ou des bâtiments.
Vous dites d’ailleurs que le partage d’installations communautaires et de loisirs devrait être priorisé par la nouvelle administration. Pourquoi?
Ce qui devrait être prioritaire, c’est que les élèves de l’école publique puissent avoir accès à une panoplie de lieux. Il faut que ce soit un plus pour les citoyens et leurs enfants de fréquenter l’école publique montréalaise. On aimerait qu’il y ait une carte CSDM pour nos élèves qui leur permettrait d’accéder facilement aux différents équipements, par exemple, à Espace pour la vie.
Vous soulignez que la CSDM a dû reprendre des locaux qu’elle prêtait à des organismes communautaires en raison de l’augmentation du nombre d’élèves. Vous souhaitez un engagement des candidats à bâtir des centres communautaires?
Dans certains quartiers de Montréal, il n’y a aucun centre communautaire qui soit disponible. Au fil des décennies, ç’a été nos immeubles qui ont servi de centres communautaires, ce qui était correct parce qu’on était en baisse de croissance. Mais avec une augmentation du nombre des élèves, la Ville devrait s’assurer qu’il y ait des lieux pour tenir les activités dans chacun des quartiers montréalais.
«Quand on développe un quartier, on doit donner les meilleurs lieux physiques aux services communs – l’école, la garderie, le centre communautaire… – et déployer tout autour les projets résidentiels. Je pense que, dans le plan d’urbanisme, ça devrait être comme ça. Si on ne le fait pas, on se retrouve avec des projets comme Griffintown.» – Catherine Harel Bourdon, présidente de la Commission scolaire de Montréal
Vous demandez aussi aux candidats de vous aider à retenir votre personnel à Montréal?
On demande aux différents candidats de regarder ce qu’ils vont offrir aux travailleurs de la CSDM en termes d’accessibilité à la propriété sur le territoire montréalais. Quand on demande à nos employés les raisons qui font qu’ils vont résider à l’extérieur, le prix des maisons revient souvent. Il y a certaines mesures, mais c’est beaucoup réservé à des logements neufs et je ne sais pas à quel point les familles vont s’installer dans un condo. On souhaite avoir des avantages pour faciliter notre recrutement.
La Ville devrait-elle envisager la possibilité d’offrir le transport en commun gratuit aux élèves de moins de 12 ans?
Je sais que les différents partis regardent pour une tarification sociale. Tant au niveau des enfants de moins de 12 ans que des adolescents ou des personnes qui retournent aux études à l’âge adulte, la tarification unique ne tient pas compte des réalités socio-économiques des familles.
Si vous étiez élue mairesse de Montréal, quelle serait votre première action à l’égard de la CSDM?
Je ne me présente pas, mais je crois que la question de la sécurité entourant les écoles et les brigadiers est urgente. La question des terrains l’est aussi parce que sinon, dans quelques années, on va se trouver dans une situation difficile. Il faut s’assurer d’avoir de nouvelles écoles dans les différents quartiers.
Plus de brigadiers scolaires
Catherine Harel Bourdon plaide auprès des candidats pour que le Service de police de la Ville de Montréal engage davantage de brigadiers scolaires et que ceux-ci travaillent les journées pédagogiques. S’il y a environ 700 brigadiers à Montréal, leur nombre est gelé à 229 (en équivalent temps plein) depuis plus de 10 ans. «Pour ajouter un brigadier à une intersection, il faut en enlever un ailleurs, déplore Mme Harel Bourdon. Il y a une augmentation du nombre d’élèves et de déplacements d’élèves en lien avec des travaux majeurs dans certains bâtiments, alors on a davantage de besoins.»
Thérèse Dufour, qui est brigadière depuis plus de 30 ans au coin des rues Jean-Talon et Sagard, explique par exemple que, par manque d’espace dans le gymnase, elle doit faire traverser des groupes d’éducation physique d’un pavillon à l’autre de l’école Saint-Barthélémy. «Ça fait 10 ans que je demande d’allonger le temps de traverse», dit-elle.
La présidente du MÉMO craint pour la sécurité des élèves, notamment en raison de tous les travaux routiers qui ont cours actuellement.
Pour voir l’article original, cliquez sur le lien ci-dessous:
http://journalmetro.com/actualites/montreal/1206689/catherine-harel-bourdon-il-faut-plus-decoles-et-de-brigadiers/
Surpopulation dans les écoles de la CSDM : vers la fin du magasinage des écoles secondaires?
Article paru sur ici.radio-canada.ca le 21 septembre 2017
C’est la période des portes ouvertes dans les écoles secondaires. Pour les élèves et leurs parents, cela coïncide avec le début du magasinage d’une école. Mais à la Commission scolaire de Montréal, la surpopulation crée une pression sur les établissements scolaires qui accueillent des enfants en libre-choix, c’est-à-dire ceux qui fréquentent, par choix, une école qui n’est pas dans leur territoire scolaire. Dominic Brassard s’est penché sur le sujet.
Certaines écoles refusent déjà des élèves
À la CSDM, presque 1 élève sur 2, au secondaire, ne fréquente pas son école de quartier. Certaines écoles secondaires ont dû commencer à refuser des élèves qui n’habitent pas le territoire de l’école.
La situation est particulièrement délicate à Ahuntsic. Dans l’école secondaire de La Dauversière, par exemple, l’école est déjà au maximum de sa capacité. Trois élèves en libre-choix ont été refusés par la directrice, Marie Cabana. L’un d’eux a donc dû retourner à son école secondaire de quartier.
D’ici peu, il est possible que seuls les élèves du quartier soient acceptés, explique Marie Cabana. Le libre-choix risque d’être de plus en plus rare à la CSDM. Le ministère de l’Éducation prévoit qu’il y aura 4000 jeunes de plus au secondaire d’ici 5 ans dans cette commission scolaire.
L’offre de programmes particuliers menacée
Certains programmes, comme le volet international, seront donc plus difficilement accessibles pour les élèves. Un comité a été mis en place pour tenter de trouver des solutions et pour discuter de cette offre de programmes particuliers au secondaire.
Pour voir l’article original, cliquez sur le lien ci-dessous:
http://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/le-15-18/segments/reportage/39345/surpopulation-ecole-fin-choix-ecole-secondaire
Un dégât d’eau pousse la CSDM à étudier l’avenir de son siège social
Publié le 9 janvier 2017 sur ici.radio-canada.ca
Une importante fuite d’eau a eu lieu durant la nuit de vendredi à samedi au siège social de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), qui a besoin de rénovations importantes.
Une centaine de personnes occupant des bureaux sur trois étages ont dû être déplacées ailleurs dans le centre administratif, pour une période encore indéfinie. Le nettoyage a débuté durant la fin de semaine.
Selon la présidente de la CSDM, Catherine Harel-Bourdon, l’incident est lié à la plomberie vétuste de l’immeuble.
[Le dégât d’eau] s’est propagé du troisième étage au rez-de-chaussée dans la partie ouest de l’immeuble. […] Ce sont surtout les premier et deuxième étages qui sont touchés.
-Catherine Harel-Bourdon, présidente de la CSDM
Déménagement envisagé
Le bâtiment datant d’une soixantaine d’années, où travaillent plus de 700 personnes, souffre d’un déficit d’entretien chronique.
La direction de la CSDM évaluait déjà la possibilité de déménager.
Catherine Harel-Bourdon, présidente de la Commission scolaire de Montréal, a affirmé que ce n’est pas le premier dégât d’eau à avoir lieu au siège social de la CSDM.
Nous avions des inquiétudes face à l’ampleur des travaux à faire. […] On a toujours investi dans les écoles plutôt que dans le centre administratif.
-Catherine Harel-Bourdon, présidente de la CSDM
La CSDM évaluait déjà différents scénarios : la rénovation du bâtiment actuel, la rénovation d’autres immeubles qui lui appartiennent ou un déménagement ailleurs.
Mme Harel-Bourdon a affirmé que ce n’était pas le premier dégât d’eau à avoir eu lieu dans ces locaux, mais qu’il n’y avait jamais eu de dommages de l’ampleur de ceux de samedi.
Pour l’article complet, cliquez ici.
La CSDM laisse tomber l’école Hochelaga
Article de Catherine Paquette, publié dans Métro le 22 juillet 2016
Ni rénovation ni reconstruction n’auront lieu pour rouvrir le bâtiment de l’école primaire Hochelaga, rue Adam, qui est rongé par les moisissures. La Commission scolaire de Montréal (CSDM), constatant le peu d’enfants à scolariser dans le quartier, compte tout simplement se départir de cette école.
La CSDM a distribué une lettre aux parents les appelant à se prononcer sur le sort de l’école Hochelaga lors d’une consultation publique, le 18 octobre, afin d’en révoquer l’acte d’établissement. Si l’avis des parents est favorable, l’établissement scolaire cessera d’exister en juillet 2017.
Déménagée pour le moment à l’école secondaire Louis-Riel, la clientèle de l’école Hochelaga pourrait alors prendre place dans les toutes nouvelles classes de l’école Baril, dont le chantier prendra fin durant l’année scolaire 2016-2017. Également fermée pour moisissures, l’école Baril est actuellement en reconstruction au coût de 14,5 M$ et pourra accueillir 500 enfants lorsque le chantier prendra fin.
Alors que les écoles de plusieurs quartiers montréalais débordent en raison d’une surpopulation d’élèves, la CSDM assure que les classes de Hochelaga-Maisonneuve comptent suffisamment de places pour les familles du quartier.
«Les chiffres des prochaines années nous montrent que nous n’avons pas besoin de rouvrir les trois écoles [fermées en raison de leur mauvaise qualité de l’air]», explique la commissaire scolaire Diane Beaudet.
Selon les statistiques prévisionnelles de la CSDM, le quartier Hochelaga-Maisonneuve passera de 1772 enfants d’âge primaire en 2016 à 1859 en 2020, une augmentation de moins de 100 élèves.
Un redécoupage des territoires couverts par les écoles de Hochelaga-Maisonneuve aura également lieu dans les prochaines années afin de rééquilibrer le nombre d’enfants par école, selon les populations des différents secteurs.
Bâtiment excédentaire
Une fois l’acte d’établissement de l’école Hochelaga révoqué, le 3349, rue Adam comptera parmi les bâtiments excédentaires de la CSDM.
«On ne prévoit pas vendre le bâtiment. On ne s’en départira pas comme ça. Si dans 10 ans on en a besoin on ne veut pas se retrouver le bec à l’eau», précise la commissaire scolaire.
Le bâtiment serait toutefois laissé à l’abandon pour un moment indéterminé, puisqu’il est inhabitable. Une fois rénové, il pourrait être loué.
Des travaux ne sont pas prévus pour l’instant, affirme Mme Beaudet.
«C’est certain que pour les travaux, on priorise les bâtiments dans lesquels on a des élèves», ajoute la commissaire.
La commission scolaire a déjà investi 110 000 $ des 15 M$ nécessaires à la réhabilitation du bâtiment de l’école Hochelaga.
Saint-Nom-de-Jésus
Alors que les travaux à l’école Baril tirent à leur fin, la réhabilitation de l’école Saint-Nom-de-Jésus, aussi fermée pour moisissures, devrait débuter l’an prochain.
Les enfants déménagés à l’école secondaire Édouard-Montpetit pourraient réintégrer l’école au cours de l’année scolaire 2017-2018.
La réhabilitation environnementale des sols et la réhabilitation majeure du bâtiment ainsi que du terrain oscilleront entre 10 M$ et 15 M$ pour Saint-Nom-de-Jésus.
La consultation publique sur l’avenir de l’école Hochelaga aura lieu le 18 octobre 2016 à compter de 19h dans le gymnase de l’école Hochelaga, sise au 3349, rue Adam.
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Rentrée mouvementée pour Harel-Bourdon
Article de Philippe Orfali du journal Le Devoir, publié le 1er septembre 2016
L’automne pourrait s’avérer particulièrement houleux pour la présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), Catherine Harel Bourdon, s’il est à l’image de la première rencontre du conseil des commissaires de l’année tenue mercredi soir. Une réunion tantôt marquée par des accusations de muselage de la part des trois commissaires indépendants, tantôt par des allégations de mensonges, celles-là venant de parents.
Des parents représentant les quelque 700 élèves inscrits dans trois écoles à vocation particulière, qui ont perdu avec le retour en classe le droit au transport scolaire en raison des compressions budgétaires à la CSDM, estiment que cette décision administrative met en danger le bien-être de leurs enfants.
Adoptée à la fin août 2015, la mesure est entrée en vigueur un an plus tard, la CSDM n’ayant pas été en mesure de trouver les moyens de combler un manque de 300 000 $ pour assurer le transport en autobus jaune d’enfants inscrits aux écoles FACE, Atelier et Fernand-Seguin. Ceux-ci doivent se débrouiller eux-mêmes pour se rendre à l’école.
« Mes propres enfants de 8 et 10 ans ont traversé à la course le boulevard Henri-Bourassa en plein feu rouge pour ne pas manquer leur autobus de la STM ! Les autos ont dû arrêter. Il y a des brigadiers près des écoles, mais pas aux intersections importantes pour les transferts d’autobus. La sécurité des enfants doit primer tout le reste ! » a déploré un parent de l’école alternative Atelier, Jocelyn Desjardins. Son groupe avance que la CSDM ne dit pas toute la vérité quant au financement du transport scolaire.
« Nous n’avons pas caché d’information. Nous avons tout soumis aux parents », a rétorqué Mme Harel Bourdon. Contraint d’agir par les parents et les trois commissaires indépendants, le conseil a finalement accepté de produire un rapport sur la gestion du transport par la CSDM.
Vives tensions
Les accusations les plus véhémentes sont venues des commissaires Violaine Cousineau, Jean-Denis Dufort et Jean-François Gosselin, qui ont tous trois claqué la porte du parti de Mme Harel Bourdon à la fin de l’année dernière.
Ceux-ci ont proposé des mesures visant à accroître la transparence au conseil des commissaires, notamment de diffuser les rencontres sur Internet, des propositions pour la plupart rejetées par la majorité.
Ils ont aussi soutenu avoir été tenus à l’écart de décisions importantes. « Je trouve ça sincèrement méprisant en tant qu’élu scolaire de recevoir des documents séance tenante sans avoir le temps de les analyser », a indiqué M. Dufort.
Une cinquantaine d’élèves ont aussi été arrachés à l’école qu’ils fréquentaient jusque-là, une fois la rentrée survenue, en raison des efforts « d’optimisation » de l’administration, ou faute d’espace. L’an dernier, quelque 150 élèves avaient ainsi été déplacés.
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